Arrêt sur image, face-à-face, vers l’affrontement ou la rencontre ? par Marie-Pierre Gantzer

Les œuvres de Baptiste Verdoliva inventent des territoires.

L’œil a pour unique guide un tracé régulier qui constitue à la fois un point d’ancrage et une direction à suivre. Point de repère dans ces espaces qui parfois semblent se dilater, tant ce qui est montré suggère d’autres possibles pourtant encore insoupçonnables, inimaginables. Jamais courbée, la ligne s’étale, dévale, coupe et découpe l’immensité dessinant des intervalles à explorer qui deviennent lorsqu’elle s’interrompt, interstices, recoins à défricher  ou même à déchiffrer.

Tentative de quadrillage pour conjurer le vertige de l’infini, écrire l’absence, interrompre le fil de la pensée pour qu’enfin quelque chose advienne qui pourrait dérégler une voie toute tracée.

Ouvrir une brèche.

Quelle est cette forme qui sans cesse revient, resurgit, nous fait face, nous arrachant à la rêverie, comme un cadre qui concentrerait et rapporterait en son sein un peu de blancheur et de vide venus d’on ne sait où ?

L’espace créé est lui-même entrouvert. Redoublement de l’interruption qui paraît n’aspirer d’emblée qu’à recomposer son unité.

Arrêt sur image, face-à-face, vers l’affrontement ou la rencontre ?

Marie-Pierre Gantzer –  mars 2011 –

Roxane , Ferdinand et Marianne

  • « Ferdinand : – Un poète qui s’appelle revolver…
    Marianne : – Robert Browning
    Ferdinand : – Pour échapper
    Marianne : – Jamais
    Ferdinand : – Bien aimé
    Marianne : – Tant que je serais moi
    Ferdinand : – Et que tu seras toi
    Marianne : – Aussi longtemps que nous vivrons tous les deux
    Ferdinand : – Moi qui t’aime
    Marianne : – Et toi qui me repousses
    Ferdinand : – Tant que l’un voudra fuir
    Marianne : – Cela ressemble trop à la fatalité »
  • Marianne faisant les cent pas sur la plage :  » Qu’est ce que je peux faire ? J’sais pas quoi faire ! Qu’est ce que je peux faire ? J’sais pas quoi faire ! Qu’est ce que je peux faire ? J’sais pas quoi faire ! « 
  • Ferdinand : « on a eu la civilisation Romaine, la Renaissance…on est désormais dans la civilisation du Q »

Anna Karina interprète deux chansons de Serge Rezvani : « Jamais je ne t’ai dit que je t’aimerai toujours, oh mon amour » et « Ma ligne de chance »